J’y songe déjà depuis longtemps,
et puis, deux évènements déclencheurs m’ont décidée à écrire cet article.
Parce que trop, c’est trop.
Il suffit.
Avant tout, je pense utile de préciser (pour ceux qui ne me connaissent pas) que je suis diététicienne-nutritionniste, diplômée et reconnue comme professionnelle de santé.
Comme tous, ma pratique reflète une partie de mon caractère et de ma personnalité. Je donne donc ici mon avis personnel et professionnel, qui fait écho aux recommandations et conseils de la Haute Autorité de Santé. (HAS)
Notons que la science progresse constamment, il est donc important de se tenir au courant, ainsi que de se référer à des publications officielles, en faisant preuve d’esprit critique.
Un nouveau concept alimentaire à la mode a émergé ces dernières années : le « Sans Gluten ».
On en entend parler partout, parce que soi-disant le Gluten « c’est mal » « c’est toxique » « ça donne le cancer » j’en passe et des meilleures. Les rayons des supermarchés s’emplissent d’estampilles plus ou moins utiles et véridiques « Gluten free », des articles de magazines féminins en parlent à foison, semant le trouble.
Mais qui est ce foutu Gluten ? D’où sort-il ?
Je m’apprêtais à écrire un pavé plus ou moins digeste pour t’expliquer ça, et puis je tombée sur ce petit site sympathique qui répondra, je pense, à la majorité de tes questions si tu es intéressé d’en savoir plus.
Tu peux également consulter le site officiel de l’AFDIAG (Association française des Intolérants au Gluten).
Si tu es un(e) flemmard (e), sache que le gluten est un réseau gélatineux créé au contact de l’eau par un ensemble de protéines présentes principalement dans le Blé, mais également l’Orge, le Seigle, et un peu l’Avoine.
Chez certaines personnes, pour des raisons plus ou moins obscures, l’ingestion de gluten crée une réaction allergique, c’est-à-dire que le système immunitaire réagit anormalement et violemment en détruisant la muqueuse intestinale. Hors, celle-ci permet l’absorption des nutriments indispensable au bon fonctionnement de ton corps.
Du coup, on diagnostique généralement cette intolérance quand une personne présente des troubles fonctionnels intestinaux (diarrhées, ballonnements…) mais également des carences (une carence en calcium notamment, qui amènera une fragilité des os et une cassure de la courbe de croissance chez les enfants) ainsi que des symptômes plus généraux comme de la fatigue, des troubles du sommeil et un amaigrissement.
Cette intolérance, qu’on distingue de l’Allergie au Blé, plus rare, se nomme la Maladie Cœliaque.
On la connait depuis des décennies, seulement le seul traitement qui existe aujourd’hui est l’exclusion totale et définitive du gluten de l’alimentation du malade.
C’est un régime lourd, contraignant, qui est difficile à mener en société.
Mais, mon ostéopathe/naturopathe/bidule m’a dit que j’étais intolérant au gluten et qu’il fallait que j’arrête ! Que dois-je faire ?
Lorsqu’on consulte un professionnel de santé, il est normal que celui-ci demande des informations sur notre passif médical et notre état global de santé actuel afin de mieux nous prendre en charge.
Il se peut que même si ce ne soit pas sa spécialité, il détecte quelque chose qui l’interpelle. Dans ce cas, il doit vous en parler et vous orienter vers votre médecin traitant. Il ne peut en aucun cas déclarer de but en blanc que vous êtes atteint de telle ou telle chose sans examens médicaux supplémentaires. En effet, personne n’est devin, et il y a un protocole à respecter.
Pour diagnostiquer une Maladie Cœliaque par exemple, on fera réaliser une prise de sang afin de détecter les anticorps spécifiques marqueurs de la réaction allergique. On pourra ensuite réaliser une endoscopie digestive (= exploration de l’intestin avec une petite caméra) voir une biopsie (= prélèvement et analyse de cette région intestinale) afin d’être certain.
Enfin, la confirmation absolue du diagnostic de Maladie Cœliaque sera donnée après un test de 6 mois d’un régime sans Gluten, si celui-ci procure une rémission.
Si tout cela ne fonctionne pas, on étudiera une autre piste.
Que des professionnels (ou non) se permettent d’établir des diagnostics plus ou moins hasardeux et restrictif à tour de bras à leurs clients/patients qui leurs font confiance me choque. J’ai eu plusieurs cas dans mon entourage, c’est de l’abus de confiance pur et simple, qui peut en plus être dangereux.
Les sources multiples d’informations (plus ou moins biaisées) ne simplifient pas non plus la tâche des gens cherchant à y comprendre quelque chose. De plus, je comprends que pour quelqu’un qui n’y connait rien au monde de la santé, il soit difficile de faire la part des choses.
Je n’ai qu’un conseil si cela vous arrive : avant d’accepter un diagnostic aussi important, renseignez-vous, mais surtout, pensez à demander un second avis médical. Dans la santé, on ne travaille jamais seul. 🙂
Puis-je être hypersensible au gluten, sans être intolérant pour autant ?
Depuis quelques années, la recherche médicale se penche sur les ce qu’on appelle globalement les « Troubles Fonctionnels Intestinaux » comme par exemple le Syndrome du Côlon ou de l’Intestin Irritable (SCI, SII) la Colopathie Fonctionnelle (CF), ou l’Hypersensibilité au Gluten Non Cœliaque (HGNC) … ce qui, selon moi, amène pas mal de confusion, puisque si on reconnait leur existence, on n’en connait pas forcément les mécanismes ni les causes, ce qui ne permet pas de bien les délimiter ou les diagnostiquer avec exactitude.
Ils présentent des symptômes proches, et n’ont pas de traitements officiels établis.
Des études récentes ont pu mettre en lumière certaines combinaisons de régimes permettant une amélioration dans une majorité de cas (régime pauvres en FODMAPS…) mais il reste encore du chemin à parcourir.
Par exemple, certaines personnes dont les examens médicaux ne montrent aucunes traces d’intolérance au gluten ont vu une amélioration de leurs troubles intestinaux en consommant moins de gluten. (J’insiste sur le MOINS, qui n’est pas AUCUN, contrairement à l’intolérance. On peut se permettre d’en consommer, en faisant plus attention), on les déclarera alors non pas intolérants, mais « hypersensibles » au gluten. En sachant que le gluten n’est peut-être qu’un facteur du problème.
Il faut donc être prudent.
Chacun de nous possède ses propres particularités, c’est un peu le même principe que pour les médicaments : certains ont des effets secondaires de fou sur certains, d’autres pas du tout, pour la même molécule à la base… 😉
L’important est de connaitre et d’écouter votre corps, et de trouver un réseau de professionnel (médecin, psychologue, diététicien, gastro-entérologue…) qui puisse vous soutenir dans votre recherche si jamais vous êtes concernés par ce type de troubles.
Il ne faut pas non plus négliger la charge psychologique qu’ils représentent.
Après, tu es le meilleur connaisseur, et surtout le seul maitre de ton corps, et si tu préfères te passer de Gluten pour des raisons qui te sont propres, fais-le.
Si tu as des questions, que tu désires des informations supplémentaires, ou que tu voudrais me partager ton avis, n’hésite pas à m’envoyer un mail : contact@sdb-arts.fr ou à passer par la page « Contact ».
Je tiens à remercier au passage ma collègue et amie Myriam qui m’a donné cet éléctrochoc, ma sœur Claire, externe en médecine et mes autres amis médecins (ou futurs) qui enrichissent mes débats et mes connaissances.
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